Paysagiste écologique à Paris, une écologie en mouvement
Jardins durables et résilients, biodiversité, palettes mixtes, une méthode au-delà du “native only”. Chez Simonson Landscape, nous concevons à Paris des jardins qui tiennent dans le temps, adaptés aux contraintes réelles, chaleur, sols urbains, eau, entretien.
On parle beaucoup de “plantes indigènes”, de “native only”, de listes autorisées, comme si la nature avait signé un règlement. Pourtant, le vivant n’a pas de passeport. En tant que paysagiste écologique à Paris, notre question n’est pas “indigène ou pas”, mais: quelles plantes tiennent, quelles plantes soutiennent le vivant, et quelles communautés végétales peuvent durer dans les conditions d’aujourd’hui, et celles de demain.
Paysagiste écologique à Paris, l’innovation comme méthode de conception
Être artiste paysagiste, ce n’est pas “faire joli”, c’est oser poser une question avec l’espace. C’est concevoir un jardin comme une expérience, une composition, une matière vivante, et parfois un doute fécond.
Dans notre travail, l’innovation n’est pas un gadget, c’est une capacité à regarder le paysage autrement, à tester des formes, à déplacer les points de vue, à imaginer ce que deviendront nos jardins quand la chaleur augmente, quand l’eau devient rare, quand les saisons se décalent, quand les sols urbains imposent leurs limites.
À Paris, ces questions ne sont pas théoriques. Le PLU bioclimatique renforce la place du végétal dans l’aménagement urbain et oriente davantage les projets vers la désimperméabilisation et la végétalisation. Dans le même esprit, la Ville déploie des programmes comme les cours oasis, avec des essences choisies pour être adaptées au contexte urbain et plus résistantes au changement climatique.
Et, en parallèle, les politiques publiques de biodiversité poussent de plus en plus vers des palettes “plus locales”, avec l’objectif d’augmenter la part des plantes régionales dans certains dispositifs. Voici le “Plan biodiversité 2025-2030”. Des guides et référentiels existent aussi pour encourager une proportion plus importante de plantes indigènes dans les aménagements.
C’est là que l’approche artistique rejoint l’approche écologique. Plutôt que d’appliquer une règle unique, il faut composer avec les contraintes réelles, et construire des communautés végétales cohérentes, capables de durer, d’abriter du vivant, et de s’adapter. Cette innovation se traduit aussi très concrètement dans nos éco-jardins, où la diversité et la cohérence des besoins créent des communautés végétales plus résilientes.
Plantes indigènes, “native only”, une notion utile, mais plus complexe qu’on ne le croit
Le mot “indigène” rassure, il donne l’impression d’une évidence. Mais dans le temps long, les paysages bougent en permanence. À l’échelle géologique, il y a eu un moment où il n’y avait pas de plantes terrestres. Ensuite, elles sont apparues, puis diversifiées, puis déplacées. Le vivant migre, s’adapte, disparaît, revient, se transforme.
En France, ce mouvement est déjà mesurable, des suivis de la flore indiquent, en moyenne, un déplacement d’environ 17,6 km par décennie vers des latitudes plus froides, et 12,2 m par décennie en altitude. Pour donner un ordre de grandeur simple, un réchauffement de 1 °C correspond, en plaine, à environ 180 km vers le nord, ou 150 m en altitude, pour retrouver des conditions de température comparables.
Ce qui fait qu’une plante “devient indigène” est souvent lié à un ensemble de facteurs, climat, sol, relief, feu, herbivores, maladies, compétition, corridors, et surtout le temps. Les facteurs extérieurs dictent les conditions. S’adapter, c’est survivre. Ne pas s’adapter, c’est être poussée à la marge, puis remplacée.
À l’échelle humaine, on ne voit pas toujours ce langage, parce qu’il parle en décennies, parfois en siècles. Mais il est là, lisible, si on sait observer les successions, les zones de transition, les corridors, les communautés.
Communautés végétales, biodiversité, chaque plante a un rôle
On aime raconter que les plantes “appartiennent” à un lieu. En réalité, elles appartiennent surtout à un ensemble de conditions. Certaines espèces sont spécialistes, d’autres généralistes. Certaines sont pionnières, d’autres arrivent plus tard dans la succession. Certaines fixent, d’autres ouvrent. Certaines abritent, d’autres nourrissent. Certaines stabilisent le sol. D’autres acceptent la pauvreté, le vent, le calcaire, la sécheresse.
Ce n’est pas une vision “contre” l’indigène. Au contraire, le local a souvent une valeur immense. Mais le réel est plus complexe que le slogan. Dans un monde qui se réchauffe, avec des sols urbains difficiles et des étés plus secs, la question devient: quelles communautés végétales peuvent fonctionner, durablement, avec sobriété d’eau et d’entretien, tout en restant favorables au vivant.
Mon histoire, le chaparral et les paysages minéraux
Enfant, j’ai grandi dans les paysages côtiers du sud de la Californie, au milieu du chaparral, ces collines dorées, minérales, puissantes, où l’on lit la sécheresse, le feu, le vent, et les communautés végétales en mosaïque. Et, juste autour du coin, il y avait aussi le désert d’Anza-Borrego, un autre monde, encore plus radical, qui rappelle à quel point les contraintes façonnent le vivant.
Voir ces pentes, parfois intactes, parfois brutalement transformées par des chantiers, m’a appris à lire le paysage comme un système. Les zones de transition, les successions, les corridors, les dynamiques de reprise, tout cela a fondé ma passion. Et cela explique aussi mon attachement, encore aujourd’hui, aux paysages minéraux, aux jardins sobres, structurés, résilients, capables de tenir sans artifice.
Au fil des années, cette lecture s’est élargie. En découvrant l’Europe depuis plus de quinze ans, et grâce à des projets menés dans des contextes très différents, en France comme à l’international, j’ai vu des plantes prospérer dans des milieux variés, parfois là où on ne les attendait pas. Et j’ai aussi observé, à Paris, des espèces autrefois jugées “limites” traverser l’hiver de mieux en mieux, à mesure que les froids deviennent moins longs et moins sévères. Cela ne veut pas dire “tout est possible”, ni qu’il faut oublier le local, mais que nos choix doivent rester vivants, guidés par l’observation, l’adaptation, et la cohérence des communautés végétales, plutôt que par des frontières fixes.
Au-delà du “native only”, concevoir des jardins résilients en ville
Le “native only” est parfois présenté comme une morale simple. Le problème, c’est qu’un slogan ne fait pas un écosystème.
En ville, les conditions changent plus vite que les règles. Îlots de chaleur, sols compactés, sécheresses, pluies violentes, ombres du bâti, contraintes d’entretien, usages intensifs. On demande aux plantes de performer dans un contexte nouveau, tout en exigeant parfois les mêmes listes qu’hier. C’est là que la contradiction apparaît.
On peut comprendre l’intention des écologues et des collectivités. Favoriser le local, soutenir les insectes et les chaînes trophiques, limiter les risques d’invasion, préserver des références de biodiversité. Mais si, dans le même temps, on reconnaît que l’environnement se transforme, alors la palette doit évoluer, avec méthode, prudence, et responsabilité.
En phytosociologie, on ne regarde pas les plantes une par une, on lit des communautés, leurs équilibres, leurs successions, et les conditions qui les façonnent. Autrement dit, ce qui compte n’est pas seulement l’origine d’une espèce, mais sa place dans un ensemble vivant, et sa capacité à cohabiter durablement avec le sol, le climat, l’eau, et les usages.
Méthode de palette végétale, local quand c’est possible, adapté quand c’est nécessaire
Une approche contemporaine, ce n’est pas “tout exotique”, ni “tout indigène”. C’est une stratégie.
Voici une grille simple, applicable à un jardin privé comme à un projet urbain:
local d’abord quand c’est possible, surtout pour les structures écologiques, haies, strates, continuités,
plantes adaptées au climat futur quand c’est nécessaire, pour éviter l’échec et la surconsommation d’eau,
diversité fonctionnelle, mélanger des espèces qui partagent les mêmes besoins, mais apportent des rôles différents,
tolérance zéro sur les espèces à risque, et vigilance sur celles qui se ressèment trop facilement,
observer, ajuster, accepter l’évolution, un jardin est un organisme, pas une photo.
Le vrai sujet n’est pas l’origine, c’est le comportement, la compatibilité avec le sol et le climat, la valeur écologique réelle, et la capacité à créer des communautés stables, ou au moins résilientes.
Les plantes n’ont pas de passeport, vers une écologie partagée
Les plantes ne connaissent pas nos frontières. Elles suivent les corridors, le vent, l’eau, les oiseaux, et maintenant aussi, nos échanges. On peut s’en indigner, ou on peut travailler avec lucidité.
L’enjeu, c’est d’inventer des paysages de cohabitation, capables d’accueillir le vivant, et capables de durer. Des paysages où l’on cesse d’opposer nature et culture, local et global, pur et impur, pour entrer dans une écologie de la responsabilité.
Jardins résilients, au-delà du “native only”
Le paysage est un langage lent, et les plantes en sont les meilleures architectes. Entre chaparral, désert et ville, une chose reste vraie, ce sont les contraintes qui dessinent les communautés végétales. Pour les jardins d’aujourd’hui, à Paris comme ailleurs, cela invite à une conception paysagère plus lucide, plus durable, et moins dogmatique, au service de la biodiversité, de la résilience climatique et d’une sobriété d’eau réelle.
Le “native only” peut être utile dans certains contextes, mais il devient insuffisant dès que les conditions basculent, sols urbains compactés, îlots de chaleur, sécheresses, pluies extrêmes, usage intensif, entretien limité. Plutôt qu’un slogan, nous défendons une méthode, choisir des plantes adaptées aux conditions réelles, privilégier le local quand il fonctionne, éviter strictement les espèces à risque, et composer des palettes cohérentes, diversifiées, et durables.
C’est cette approche que nous appliquons chez Simonson Landscape, paysagiste écologique et paysagiste concepteur à Paris, pour créer des jardins sur-mesure, durables, favorables à la biodiversité, et réellement résilients.
Vous cherchez un paysagiste écologique à Paris pour concevoir un jardin durable et résilient, un jardin sec, ou une terrasse plantée sur-mesure ? Parlons de votre site, de vos usages et des contraintes, pour construire une palette végétale cohérente et un projet qui tient dans le temps.
Nous intervenons à Paris et en Île-de-France, sur jardins privés, cours, terrasses, et projets urbains.